mardi 10 avril 2012

Article express : les pouvoirs qui ce qui se cachent derrière la République


Notre charmante république, comme il a déjà été longuement débattu sur ce site, n’est pas aussi démocratique que ce à quoi on pourrait s’attendre. Une des raisons majeures de ce problème est le manque de contrôle du citoyen sur les institutions et le gouvernement.

En fait, la république est constituée principalement de trois pouvoirs (cf Alain):
-       Le pouvoir exécutif qui est monarchique, principalement. L’exécutif, c’est l’action, et par voie de conséquence, il faut quelqu’un qui commande. D’autant plus qu’avec des élections présidentielles très espacées, ils n’existent que peu de moyens de pressions sur un gouvernement en place.
-       Le pouvoir parlementaire et juridique lui plutôt aristocratique et oligarchique. Sa place plus ou moins prépondérante selon les pays provient principalement de la spécialisation et de l’expertise que requièrent la gestion et l’administration de l’état. Et ne nous voilons pas la face, la France possède un système administratif gargantuesque.
-       Le pouvoir de contrôle démocratique exercé par le peuple, autrement dit les élections et les referendums. Et oui, malheureusement, la démocratie n’est actuellement qu’un moyen de contrôle sur le gouvernement, pas un pouvoir décisionnel. J’en veux pour preuve le nombre de referendums de ces 20 dernières années : seulement 2.
Un autre moyen de faire valoir ses opinions existe pour le peuple : la manifestation ou la grève selon les cas. Le problème c’est que cette capacité n’est pas reconnue par les deux autres pouvoirs et n’aboutit pas nécessairement à un contrôle. Il représente plutôt une action révolutionnaire qui s’inscrit en dehors d’un fonctionnement normal de la République. Oui autrefois on coupait la tête de nos monarques, aujourd’hui, on marche jusqu’à Bellecour, mais le principe reste le même.
-       Certains voudraient voir un quatrième pouvoir dans les médias. Ce n’est pas toujours évident. La plupart des journalistes ont beau s’en défendre, ils restent quand même des êtres humains normaux avec des convictions, souvent sujettes à une pensée asymétrique féroce. Donc on ne peut pas vraiment parler d’un organisme indépendant qui ne ferait qu’enquêter et informer en toute objectivité. Il faut sans doute le rapprocher là aussi d’un moyen de contrôle du peuple sur le gouvernement et l’administratif, avec ses dérives.
-       Passons sur le pouvoir économique, qui influence de plus en plus les décisions des deux premiers. Sans doute le seul vrai pouvoir qui émerge des dernières décennies d’histoire. J’y reviendrais dans un futur article.

Tous ces pouvoirs s’affrontent constamment.
Le monarchique considère que l’oligarchique est trop lent et discutaille trop. Il veut plus d’action et de prise de positions. De même il trouve que le pouvoir de contrôle du peuple est trop aléatoire et changeant. L’oligarchique accepte mal de recevoir des ordres du monarchique ou du peuple, considérant qu’il est le plus spécialisé donc le mieux à même de répondre aux problèmes.
Le peuple quant à lui, dépositaire d’un pouvoir démocratique réduit à peau de chagrin, essaie principalement de survivre, désormais relativement conscient que ses choix en matière d’élections n’influence que peu l’orientation de la société. Noal Chomsky, dans sa grande connaissance des affaires mondiales, n’arrêtent pas de répéter que nos démocraties sont en fait des états despotiques extrêmement retors, qui fabriquent du consentement à coup de médias de masse et qui excluent le citoyen d’un quelconque rôle décisionnaire en oubliant bien consciencieusement de lui expliquer les décisions qui sont en train d’être prises…

2 commentaires:

  1. Pour apporter de l'eau à ton moulin, peut être un soupçon de pouvoir pour le citoyen européen avec l'entrée en vigueur de l’initiative citoyenne européenne :
    "L’initiative citoyenne européenne est entrée en application le 1er avril dans l’Union européenne (UE). Un million de citoyens européens venant de sept Etats membres au minimum peuvent dorénavant demander à la Commission européenne de formuler des propositions législatives.
    Instituée dans le traité sur l’UE (TUE) depuis le traité de Lisbonne en 2009, cette innovation devait entrer en application le 16 février 2011, date d’adoption du règlement n° 211/2011 relatif à l’initiative citoyenne. Les Etats membres avaient demandé un report d’application au 1er avril 2012.
    Les initiatives peuvent porter sur tous les domaines dans lesquels l’UE est compétente et pour lesquels la Commission est habilitée à présenter une proposition d’acte juridique. Aucune initiative en cours, clôturée ou obsolète ne figure sur le registre numérique de l’initiative citoyenne mais cela ne saurait tarder. L’agriculture pourrait être concernée par un projet visant à limiter la durée de transport des animaux à huit heures.
    En décembre 2010, Greenpeace avait lancé une première initiative citoyenne européenne. Cette dernière s’avère être non conforme. L’ONG demandait l’interdiction de toute autorisation d’OGM tant que de nouvelles méthodes d’évaluation n’étaient pas mises en œuvre. Le million de signatures rassemblées n’a pas suffi. En plus d’une présentation avant l’entrée en vigueur du dispositif, cette initiative ne répond pas aux différents critères de validation définis depuis. Les dates et lieux de naissance ainsi que les numéros de pièce d’identité des pétitionnaires n’avaient en effet pas été collectés. © S.O./SAF"

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  2. Et bien, un peu de votations à la suisse ne peut pas faire de mal à la démocratie européenne.

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