Personnellement, je
ne crois pas au destin, je crois aux choix (oui au pluriel). Alors oui, à
l’heure de la physique ultra déterministe, ça peut sembler étrange mais je
trouve ça à la fois étonnement exaltant et carrément effrayant. Dans un article
précédent, je crachais légèrement sur la fameuse (ou fumeuse ?) théorie
des univers multiples (ou Many Worlds Interpretation pour les anglicistes) qui
prêche que tout ce qui est possible s’est accompli dans un autre monde. Je
déteste philosophiquement cette vision en plus de sa valeur scientifique que je
trouve nulle (je lui reconnais par contre la paternité d’une série TV qui a
bercé mon enfance, mais qui se rappelle encore de "Sliders" ?).
Elle nous donne l’impression que tout peut arriver, que tout est relatif et que
nous aurions pu faire des choix radicalement différents dans des conditions
identiques.
Quelques petits
exemples pour illustrer tout ça : si nous sommes réellement en mesure de
faire n’importe quel choix, alors il existe un univers où nous (l’humanité en
général) avons fait tous les bons (d’un point de vu éthique) ergo le paradis
existe. Oui, on peut être un athée convaincu et soutenir ce genre de chose par
physique quantique interposée. Inversement et proportionnellement, un enfer
doit trainer quelque part (à moins que ce quelque part soit ici ?).
Là deux choix
s’offrent à vous : soit vous vous imaginez que jamais vous n’assassinerez
votre voisin, et dans ce cas votre volonté et votre éthique se dresse contre
les mathématiques et la physique et votre moralité devient une force aussi
puissante que l’électromagnétisme. Soit vous continuez à penser que tout est
possible et vous deviez peut être commencer à penser à vous inscrire à l’église
la plus proche de chez vous.
Bien, maintenant que
l’on a bien ridiculisé les physiciens quantiques, revenons à nos moutons. Tout
ça pour dire quoi : beaucoup dépend des choix que nous faisons. Notre
monde est construit sur une multitude de choix qui ont été fait à un moment ou
un autre, consciemment ou pas. Toutes nos vies sont bercées par ces positions.
Pourquoi avoir des sociétés modernes basées par exemple sur le déplacement
privé des personnes ? Pourquoi un milliard de voitures et des dizaines de millions
(je rigole pas) de km de route ? Il est évident que c’est une option, mais
on aurait aussi pu faire différemment.
Quid de notre schéma
économique ? De notre organisation familiale ? Notre système
universitaire est basé sur les décisions arbitraires d’un empereur, et que dire
de nos frontières, de notre langue, de nos codes vestimentaires ou même de nos
avancés scientifiques ? Tous ces piliers de nos sociétés sont des écrans
de fumées. Tout aurait pu être différent, le monde n’est pas destiné à être ce
qu’il est actuellement (il n’est destiné à rien du tout).
Couplez tout ceci
avec une prise de conscience du fameux effet papillon (toute action a des
conséquences, parfois gigantesques, qui ne sont pas forcément anticipables) et l’histoire
humaine prend un aspect presque tragicomique. Tous nos grands thèmes de
sociétés devraient être passés à la moulinette du "réfléchissez bien, et
refaites votre choix". Il n’y a pas de fatalité ou de destin,
particulièrement lorsqu’il s’agit du futur de l’humanité. Tout est possible,
tout est envisageable.