jeudi 9 juin 2011

Le petit Mercredi apolitique de gaets n°13 : Economie de monde vide et conquête spatiale

Ah, la fameuse discussion sur le futur de l’économie mondiale. D’une façon comme d’une autre, il est évident que le système actuel arrive en bout de course. Plusieurs façons de s’en convaincre :
Tout d’abord, ce qu’on appelle le modèle "monde vide", où on observe principalement l’économie par rapport aux matières premières disponibles. Là, pas de miracle, la plupart des trucs enfouis dans le sol vont commencer à nous manquer rapidement : 2028 fin de l'étain (plus de téléphones), 2039  fin du cuivre, 2040  fin de l'uranium (plus d’électricité), 2050  fin du pétrole, 2072 fin du gaz naturel, 2087 fin du fer. Youpi ! Donc notre économie s’écroule dans moins de 50 ans.
Bon, ne soyons pas aussi pessimistes. Passons au modèle "monde plein". Là on ajoute la biosphère (plus ou moins renouvelable) et les infrastructures humaines (donc nos capacités de recyclage). Les prédictions sont là un peu plus joyeuses, nous laissant environ 150 à 300 selon les modèles. Mais pas de quoi s’emballer non plus.
Il n’y a pas des milliers de solutions à ce problème : tôt ou tard il faudra réduire quelque chose, soit notre consommation, soit le nombre d’habitants (par une politique nataliste à la chinoise ?). Les problèmes découlent de ce constat.

En premier réduire notre consommation, et pas seulement la "raisonner" comme certains le souhaitent parce qu’on est très largement au-delà de ce point-là. Notre petite planète ne peut pas supporter un style de vie occidental pour six milliards de personnes. Le recyclage ? Ça marche dans une certaine mesure mais nous sommes incapables de recycler tous nos produits à 100%. Les solutions comme les biocarburants ne sont aussi que des fausses bonnes idées. On ne parle même pas ici de la branche alimentaire de notre économie et de l’impact qu’elle a sur notre biosphère.
Pourquoi ne pas commencer à penser à des solutions plus permanentes que la consommation forcenée qui nous caractérise ? Vêtements qu’on garderait toute notre vie ? Alimentation raisonnée à partir de produits à impact minimum ? Transports non-polluants ? Appareils électroniques à longue durée de vie ? Toutes ces innovations sont d’hors et déjà possibles, mais simplement moins rentables que nos portables qu’on change tous les ans ou que nos voitures à or noir qui font tourner l’économie.
On peut quand même dire que les pays développés tendent de plus en plus vers une production plus écolo (est ce que ce sera assez rapide reste la grande question) mais de quel droit pourrions-nous imposer aux pays émergents de ne pas profiter de leur boom économique pour directement passer à la case production raisonnée ? Faire accepter aux 2,5 milliards d’asiatiques et aux futurs milliards d’africains qu’ils doivent se serre la ceinture (encore) pour le bien de l’humanité est un combat perdu d’avance. Du coup, les tensions  internationales (et les guerres) liées aux ressources vont se multiplier dans les années à venir.

Réduire la population mondiale n’est pas non plus quelque chose de très réjouissant. Et d’extrêmement difficile à faire accepter, quand bien même on est un régime dictatorial pseudo-communiste. Vous imaginez un parti politique occidental capable de mettre un programme de contrôle des naissances en place ?
Et puis franchement, est ce que c’est ainsi que l’humanité envisage son futur ? Coincé dans un système où l’on se restreint non seulement de trop consommer mais aussi de faire trop de gosses ? Ne faut-il pas un petit espoir de développement pour que l’homme se surpasse ?
L’avenir n’est donc pas très réjouissant. Si on ajoute à tout cela les (très) nombreux défis auxquels nous serons confrontés dans les prochaines décennies (le multiculturalisme, le dérèglement climatique, le terrorisme, la prochaine épidémie résistante aux antibiotiques, bref les quatre cavaliers et tout leur cortège) il est évident que l’humanité est condamnée à s’éteindre dans un futur plus ou moins proche.

Il reste une autre possibilité, une encore plus folle, quoique… Tous ces modèles et problèmes se basent uniquement sur le fait que nous ne disposons que d’une seule planète et que d’un seul foyer de population. Qu’est ce qui nous empêche d’aller chercher des ressources ou de s’installer ailleurs ? Un petit exemple : un astéroïde de type C troyen ou géocroiseur représente en moyenne une  masse de deux milliards de tonnes de fer et de nickel (et plein d’autre saletés) soit l’équivalent de 2 fois la production mondiale de ces minerais. Et les solutions pour en amener un en orbite terrestre ne sont même pas compliquées. 
Quand à l’aspect moral de la chose, le marasme psychologique ambiant provient en particulier du fait que nous ne possédons plus de nouvelle frontière à dépasser. Résultat, nous nous tournons vers l’intérieur, ce qui pourrait être une bonne chose si cela ne nous poussait pas à contempler notre propre mortalité et à la combattre par la recherche de distractions matérielles ou par le divertissement (cf. article précédent). L’individualisme qui en découle est l’un des plus grands dangers pour l’humanité. Nous manquons de défis et de buts unificateurs à toute une civilisation. L’espace pourrait en devenir un.
De plus, une multitude de foyers de peuplement permettrait d’éviter le problème d’une extinction de masse à cause des problèmes cités plus haut (ou comment donner tout son sens à l’expression "mettre tous ces œufs dans le même panier"). Il est très largement temps de se tourner vers la colonisation spatiale et d’arrêter de se regarder le nombril.
L’avenir de l’homme se trouve dans les étoiles.

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